21 lithographies 2 couleurs 25.5×37 cm sur papier BFK Rives 250 g
21 lithographies imprimées pour résonner avec les aphorismes de Fernand Deligny
« Essi et copeaux » publié aux éditions « le mot et le reste ».
« il se pourrait que le meilleur de l’ouvrage réside dans ce qui reste à dire quand l’œuvre est terminée :
les copeaux ».
Le vent toujours le même
depuis bien avant
que l’homme existe
Bientôt le moment
de changer de civilisation
Le mistral enfin apaisé
les branches se saluent encore
Je pense souvent à regarder
si ma main d’aujourd’hui
a bon dos
Quelle étrange présence
que la mémoire
J’attends le spécialiste
qui s’occupe de mes ossements
alors que je suis toujours vivant
Jamais je n’ai été autant
dépaysé que lors des manifestations
auxquelles j’ai pris part
Le tracteur s’est tu
Si j’avais l’oreille assez fine
J’entendrais le bruit de la mer
Les bruits
Si nous n’avions pas la vue
ils prendraient toute leur
importance
Les bruits
Celui d’un canon dans le lointain
et celui que fait un gamin
en tapant dans un ballon
sont les même
Ils résonnent dans la poitrine
J’entends la terre qui tourne
C’est le bruit du chauffage central
Les grandes nouvelles
sont le plus souvent
des catastrophes
Ne pas confondre
le bruit que fait le chauffage central
avec celui de la terre qui tourne
C’est dans le passé
que se voit l’avenir
Il se pourrait
que ceux qui se réfugient
dans les Cévennes
soient toujours les mêmes
Les oyats dans les dunes
Ce pourquoi j’ai été fait
et je vieillis
dans les Cévennes
Tout compte fait
la création est loin d’être parfaite